Ghost of Tsushima est plus qu’un jeu : c’est une lettre d’amour au Japon féodal, une fresque poétique portée par le souffle du vent et le fracas des sabres. Développé par Sucker Punch, ce titre exclusif à la PlayStation (désormais aussi sur PC) plonge le joueur dans un monde ouvert somptueux inspiré de l’invasion mongole de Tsushima au XIIIe siècle. Entre honneur, sacrifice et liberté, suivez la voie du fantôme dans une épopée inoubliable.
Un Japon de cinéma, entre Kurosawa et contemplation
Dès les premières minutes, Ghost of Tsushima envoûte. Les paysages balayés par le vent, les forêts dorées, les temples suspendus dans la brume… tout semble peint à la main. La direction artistique flirte avec le cinéma d’Akira Kurosawa, au point que le jeu propose un mode Kurosawa en noir et blanc granuleux. L’absence d’interface intrusive, les marqueurs remplacés par le vent, les feuilles qui tourbillonnent autour de vous : l’immersion est totale. Chaque plan, chaque montée à cheval, chaque duel est une scène de cinéma japonais.




Jin Sakai : entre samouraï et fantôme
Vous incarnez Jin Sakai, un noble samouraï confronté à la brutalité de l’invasion mongole. Alors que son code d’honneur est mis à mal, il doit choisir : respecter la voie des samouraïs ou devenir une légende, un spectre invisible semant la peur. Cette dualité est au cœur du gameplay, qui offre deux approches complémentaires : le combat frontal au katana, très technique et chorégraphié, ou l’infiltration à la « fantôme », avec des armes silencieuses, des poisons, et des assassinats dans l’ombre. Chaque victoire est marquée par un duel d’une intensité rare.
Un monde ouvert inspiré, jamais surchargé
Contrairement à beaucoup de jeux en monde ouvert modernes, Ghost of Tsushima mise sur l’élégance. Pas de carte surchargée, pas de quêtes inutiles. Chaque activité — haïkus, sources chaudes, sanctuaires, duels de sabre — renforce la connexion du joueur à son personnage et à l’île. Le jeu récompense l’exploration sans pression. Chaque lieu découvert est un moment de respiration, un hommage à la nature. Le tout accompagné par une bande-son époustouflante, entre percussions traditionnelles et cordes japonaises.
Une narration sobre mais puissante
Si le scénario principal suit une trame classique de guerre et de vengeance, il se distingue par sa sobriété. Les dilemmes moraux de Jin, la relation complexe avec son oncle, et les destins tragiques des alliés comme Yuna, Norio ou Masako, tissent une histoire humaine et poignante. Les quêtes secondaires — les Contes — sont parmi les plus touchants du genre, évoquant souvent des thèmes comme la loyauté, la perte, ou la foi brisée. Le tout doublé en japonais dans une qualité exceptionnelle.
Points forts
- Une direction artistique magistrale et unique
- Un gameplay équilibré entre infiltration et combat au sabre
- Un monde ouvert poétique, fluide, jamais répétitif
- Une bande-son envoûtante et une narration profonde
- Un doublage japonais de très haute qualité
Points faibles
- Un scénario global un peu prévisible
- Des animations faciales un peu en retrait
- Des mécaniques d’infiltration parfois trop indulgentes
Mon avis
Ghost of Tsushima est une œuvre d’art vidéoludique, un jeu où chaque mouvement, chaque souffle de vent, chaque duel a du sens. Il sublime le monde ouvert en le rendant vivant, fluide, organique. Il évite les pièges de la surenchère pour privilégier la beauté, l’élégance et l’émotion. À travers Jin Sakai, on explore les limites de l’honneur, de la guerre, et du sacrifice. Un incontournable pour tout amateur de récits immersifs et de combats au katana. Que vous soyez fantôme ou samouraï, Tsushima ne vous quittera plus.